dimanche 24 novembre 2013

[#MRL2013] Lady Hunt par Helène Frappat

Ceci est ma contribution aux matchs de la rentrée littéraire 2013 de PriceMinister. Dans la sélection proposée, j’ai choisi : Lady Hunt d’Hélène Frappat publié chez Actes Sud.
 
Source: Priceminister.com
 
Un rêve
Qui ne laisse pas de trêve
Au bout de la rue K, une maison
Et une poésie de Tennyson.
 
 
C’est ainsi que pourrait se résumer la vie de Laura Kern. Mais cela pourrait être aussi : agent immobilier malgré elle, une liaison avec son patron dans le secret de ces appartements vides, un chat dans son appartement à Vanves où elle ne reçoit personne.

Sa vie aurait pu être monotone sans ce rêve qui la hante. Une maison, toujours la même, qu’elle ne connaît pas, les vers de la poésie que lui récitait son père qui reviennent tout le temps. Quel lien y-a-t-il entre les deux ?

Tout bascule quand un enfant disparaît pendant la visite d’un appartement. Ses parents s’étaient isolés pour discuter et lui jouait dans une pièce. C’est le début d’une douce angoisse qui s’installe. Elle aurait dû le voir sortir de l’appartement ! Quand tout s’arrange pour l’enfant, tout bascule pour Laura : une femme aux cheveux rouges dans le miroir qui n’est pas elle !

Tout semble à la fois si clair et si confus : les souvenirs de son enfance en Bretagne avec son père que l’on a commencé à appeler l’Alcoolique alors qu’elle ne le voyait jamais boire, sa mère qui ne supportait pas le surnaturel, sa sœur Elaine si proche et pourtant si différente.

Dans le tumulte des visites d’appartements parisiens, elle semble perdre le contrôle quand le Régisseur entre enfin dans sa vie, sans prévenir. Et là, petit à petit, chaque chose prend du sens…ou non.

 
Hélène Frappat nous emmène dans un monde bien réel qui frôle l’imaginaire. Sous son style poétique, on se laisse emporter dans la vie de Laura Kern, dans un roman que l’on ne peut pas résumer sans le trahir. Ce sont les tourments d’une femme face au poids de l’héritage familial qui se bat sans relâche pour comprendre ce qui lui arrive. On se laisse prendre au jeu des sœurs Hunt : une chance sur deux !

« Si la clé du rêve est Chorée, qui mène la danse ? » *

 
Ma note : 16/20

 

*FRAPPAT Hélène, Lady Hunt

Editions Actes Sud

Dépôt légal Août 2013

ISBN 978-2-330-02355-3

 

jeudi 14 novembre 2013

Certaines n'avaient jamais vu la mer

Source image: Goodreads.com
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Certaines n’avaient jamais quitté leur village au Japon, certaines habitaient Tokyo ou Kyoto et évitaient de fréquenter les paysannes sur ce bateau qui traversait l’Océan Pacifique, certaines avaient laissé un enfant derrière elles, d’autres une mauvaise réputation, d’autres juste la pauvreté.
Mais elles avaient toutes un point commun : elles allaient épouser un homme qu’elles ne connaissaient que grâce au portrait qu’il leur avait adressé. Elles étaient toutes sur ce bateau en direction de la Californie à se demander ce qui les attendait.
Julia Otsuka, dans ce deuxième roman publié chez Phébus en 2012 (et en septembre 2013 chez 10/18), nous livre le récit poignant de ces Japonaises que l’on mariait à distance dans les années 1920 à des Japonais installés aux Etats-Unis.
Ce n’est pas l’homme qu’elles avaient presque admiré sur une photo qui les attendait sur le quai, mais un homme avec vingt ans de plus ou juste son voisin plus disgracieux. Ce n’est pas l’homme qui avait un beau costume et une belle maison mais un homme qui travaillait sur les champs pour un « Blanc » qui le méprisait. Ce n’est pas la vie au foyer dans une belle maison qui les attendait mais un dur labeur dans les vergers, pour faire ce travail qu’aucun Américain n’aurait fait.
Dans ce roman à plusieurs voix, l’auteur nous livre le désespoir de ces femmes qui ne pouvaient plus rentrer chez elles, qui étaient maltraitées par leur mari voire par leur patron, qui ont décidé de s’enfuir et qui se sont retrouvées dans des maisons closes. Certaines, plus chanceuses ont aidé leur mari dans leur restaurant ou ont trouvé un second « mari », plus gentil.
C’est aussi l’histoire de leurs enfants qui ne voulaient surtout pas être comme leurs parents et qui devaient toujours vérifier que le restaurant où ils sortaient le soir acceptait bien de servir les Japonais.
Puis, c’est l’isolement de la Seconde Guerre Mondiale, une époque où elles devaient passer encore plus inaperçues qu’elles ne l’étaient déjà. Était-ce possible alors qu’on avait dressé des listes sur lesquels leurs noms, celui de leurs maris, de leurs enfants figuraient ?
Julie Otsuka est une virtuose des mots. Elle raconte ici l’histoire de femmes si discrètes qu’on les avait oubliées. Il est difficile de lire ce livre en diagonale car chaque mot, chaque expression, chaque phrase a un sens qu’on ne veut surtout pas laisser échapper.
Bonne lecture !

jeudi 7 novembre 2013

Un petit mot en passant ...

Je n'ai pas écrit ces dernières semaines car j'ai plusieurs projets en cours dont je souhaite vous parler auourd'hui.
 
Concernant le blog, je participe au match de la rentrée littéraire 2013 organisé par PriceMinister, je suis actuellement en train de lire "Lady Hunt" reçu il y a une semaine, l'article suivra donc.
Autre bonne nouvelle, j'ai rejoint les SoBusyGirls et mon article sera publié dans quelques jours j'espère. Je le publierai sur mon blog quelques heures après la publication officielle.
Source :http://www.photo-libre.fr
Enfin, un rêve un peu fou : un manuscrit (ou plutôt tapuscrit) qui est en cours de relecture. Mes correctrices m'envoient leurs dernières modifications cette semaine. C'est une aventure débutée en 2009, donc je suis heureuse d'en voir le bout. C'est un roman court que je vais envoyer à des éditeurs. Je vous tiendrai informés de cette aventure !